Capucins en Savoie – Notes

Notes :
1.    Chablais était le territoire de la Savoie qui touchait le bord sud du lac Léman.
2.    Hospice désigne les résidences des Capucins qui, par privilège papal, pouvaient exister sans accomplir toutes les exigences formelles d’un couvent. Un couvent devait avoir au moins douze frères mais des hospices ont été approuvés avec huit voire même six frères.
3.  Expulsions : les capucins de Savoie ont subi des expulsions et des suppressions de la part des Français et de la part des dirigeants qui ont unifié l’Italie.
· La révolution française a supprimé tous les couvents et dispersé les cent soixante neuf frères qui restaient.
· La politique anti-cléricale du gouvernement de Turin par la  loi du 29 mai 1855 dite « d’incamération », (la Savoie devient française en 1860)  consistait à  confisquer au profit de l’État les biens appartenant aux religieux et à retirer la personnalité juridique aux congrégations ne présentant pas d’utilité sociale -ordres contemplatifs et mendiants- : « Cessent d’exister comme êtres moraux reconnus par la loi civile, les maisons d’ordres religieux existants dans les États, qui ne s’adonnent pas à la prédication, à l’éducation et à l’assistance des malades ». Les Capucins étaient reconnus pour tout cela mais figuraient quand même parmi les Ordres à  supprimer.
– En 1880, en vertu des décrets du 29 mars , nombre de communautés religieuses chrétiennes coupables de moraliser les foules ou d’instruire le peuple, furent dissoutes. Pour les capucins, quatre couvents étaient inscrits sur la liste des maisons autorisées, et furent épargnées. Par contre, Thonon, Annecy et Meylan éprouvèrent les horreurs de l’expulsion.
– En 1885 le couvent de Châtillon (Val d’Aoste) a reçu de la part du syndic (maire) le décret d’expulsion. Le provincial envoyait des obédiences (une lettre) en rappelant les frères en Savoie. Le jour de l’expulsion, un télégramme de Turin les informait que le décret était suspendu. Le gardien ne savait que faire avec les lettres d’obédience. Le provincial fut informé et l’évêque a écrit au ministre général sollicitant la permanence des Capucins à Chatillon. Le ministre général a répondu immédiatement : « les Capucins doivent rester à Chatillon, fut-ce même en habits séculiers ».
– Prévoyant d’autres persécutions et parce que les trois ans de service à l’armée endommagèrent la formation des frères, la province a souhaité ouvrir une maison de refuge en Orient, précisément à Nazareth. Le Ministre général  leur a proposé de se joindre aux capucins italiens de Beyrouth. Les premiers sont arrivés en mai 1890 et, à cause de plusieurs morts, particulièrement par des raisons d’hygiène et d’ordre disciplinaire, tous ont quitté l’Orient en 1898 pour rejoindre la nouvelle implantation au Sud du Brésil dès 1896.
Au total soixante trois frères savoyards ont séjourné au Sud du Brésil.
La formation religieuse terminée, la plupart sont revenus en France pour répondre aux besoins de la province ou convoqués lors de la première guerre mondiale.
    Annecy, le 21 mars 2012 – Frère Hilário Frighetto

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